première histoire page 22

Après trois jours de voyage sans encombre en direction du nord-est. La yole vogue bien et le mât est solide.

Le vent s’arrête d’un coup, brisant la routine. Le calme plat s’installe et ciel s’obscurcit trop rapidement. Un vent d’est se met en place, si violent qu’il faut se laisser porter ou chavirer.

Au milieu de la nuit, le vent redouble d’intensité, le mât vibre d’avant en arrière, la Dame s’y accroche pour réduire la vibration. Arthur, qui avait déjà réduit de moitié la voilure, l’affale totalement. Le mât continue à vibrer comme si quelqu’un le secouait sauvagement, se fend de haut en bas.

Bertrand croit entendre un ricanement et le signale puis le mât s’envole en avant emportant la Dame, fait plonger la proue de quatre pieds sous l’eau. Arthur brandit son épée sainte brisée, Philippe sort son épée.

La Dame amerrit avec le mât transformé en esquilles. Bertrand récite avec force et conviction des injonctions latines utilisées en exorcisme. Frédérick évacue l’eau de mer avec le seau et constate l’absence des cruches d’eau douce.

La Dame détache les précieux cordages puis nage avec vers la yole. Le vent baisse, laissant nettement entendre un long ricanement de dément. Elle remonte à bord. Ils font le bilan des pertes.

Bertrand : Plus d’eau douce, une partie des viandes fumées est imbibée d’eau salée, la récolte de fruits est intacte. L’immersion de la proue a englouti les cruches d’eau accrochées autour du point le plus solide, le socle du mât.
Il nous reste à espérer la pluie, cette nuit de tempête nous a envoyé trop à l’ouest. Notre seule source d’eau ce sont les fruits. Quelques uns par jour n’apportent pas assez.

Arthur installe une des six rames comme mat, une autre comme vergue et installe la moitié de la voile de feuille comme une voile triangulaire.

L’aube permet d’y voir plus clair sur les dégâts subis par la yole, outre le mat arraché, au niveau de l’étrave les bordées sont disjointes.

Arthur : nous allons transporté les choses lourdes vers l’arrière pour embarquer le moins d’eau possible, peut être calfater avec un linge.
Prenons le cap à l’est et accostons au plus vite sur la première terre venue, cette voile peut remonter un vent contraire et nous ramerons !

Arthur, à la barre, donne le cap, écopant quand c’est nécessaire, Philippe et Frédérick rament à l’avant, Bertrand et la Dame à l’arrière.

Quand le vent les pousse suffisamment, ils se reposent, dorment par deux, mangent des fruits et de la volaille, assèchent le fond de la yole

La Dame scrute l’horizon et le ciel sans nuage, un nuage gris spiralé et tournant se maintient très haut à la verticale de leur position.

Elle le montre, seule la vue d’aigle de Frédérick le distingue à peine. Plusieurs fois, ils constatent que le nuage maintient sa position.

Bertrand : Ce nuage est surnaturel, peut être la créature qui nous a attaqué. Son contrôle des nuages me fait penser qu’il a créé la tempête.
Peut être un ifrit un djinn, un esprit de l’air ou toute forme de ce genre qui n’apparaît plus aujourd’hui que dans les légendes d’autrefois.

Sans aucun désagrément, elle boit l’eau de l’océan et mange les viandes imbibées d’eau salée, leur laisse les fruits et les viandes saines.

Leur embarcation avance bien sur une ligne de foi imaginaire, faute de carte. Arthur estime avoir parcouru 70 lieues les deux premiers jours

Ils se protègent du soleil à l’aide la demi voile. Deux jours de plus sans pluie, sans nuage, ils ont franchi une bonne distance vers l’est,

Philippe ne se réveille pas au cinquième matin après la tempête il a trompé sa soif en mangeant plus que de raison, ramé fort avec Frédérick

Bertrand prend soin du jeune chevalier, le place pour qu’il supporte au mieux le reste du voyage et presse des fruits au dessus de sa bouche

Arthur : Nous allons ramer à quatre et ménager nos forces, la voile nous portera à l’est aussi souvent que possible et compter sur la chance

Frédérick voulant s’entraîner chaque jour pour ne pas perdre l’usage de son arc puissant, améliore l’ordinaire de poissons avec ses flèches.

Les poissons et quelques algues, moins salés que l’océan lui même, leur apportent un peu de réconfort. Philippe marmonne dans son sommeil.

Un vent d’Est se lève à la nuit, leur donnant une belle vitesse sous la voûte étoilée entachée d’un seul nuage, leurs yeux habitués comptent des milliers d’étoiles.

Chacun son tour, Bertrand, Arthur, Frédérick désignent constellations, légendes associées et leur utilité en navigation.

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