Elle profite des derniers rayons solaires du crépuscule pour monter en haut d’un grand arbre et observer l’île où sont resté ses compagnons.
Elle explore l’île pendant la nuit, la trouve giboyeuse, couverte d’une végétation luxuriante parfumée et fruitée mais ne voit pas d’herbe.
Elle mesure les arbres en s’agrandissant, les grands font dix toises de haut, deux fois sa taille, embrasse les troncs pour mesurer le tour.
Sans avoir besoin de beaucoup s’allonger les bras sauf pour trois vénérables placés sur un versant abrité. Les animaux sont peu farouches.
Elle goûte un gros oiseau dodu au plumage bleuté, qui est bon dans l’ensemble mais un peu sec avec ses plumes abondantes, laissant sa gorge altérée. Elle croque dans plusieurs fruits mûrs sucrés et désaltérants et s’abreuve à un ruisselet chantant.
Son ascension lui fait découvrir un ensemble de quatre lacs dans une grande cuvette, une caldeira plus grande que sur l’autre île mais pas d’herbe. Elle marche toute la nuit.
Puis se repose au matin. l’île est grande, elle partira le matin suivant. Partout sur l’île où buissons et arbres laissent le sol découvert. Un lichen, épais par endroit d’un pied, couvre la terre. Elle lui trouve un goût amer, doute que cette nourriture soit appréciée des chevaux.
Elle ouvre le tonnelet à la pointe d’une dague y roule une feuille longue de six pieds, un échantillon de lichen. Elle complétera de fruits. Elle parcourt l’île à la recherche de tout ce qui serait utile à ses camarades. Eau nourriture matériaux, conforts, abris. Elle, vit de peu.
Après un jour et deux nuits, elle est prête à traverser à la nage les quatre lieues qui séparent les deux îles, un large échantillon récolté.
Elle part à l’aube, le jusant poussant son dos, cherche une route qui lui permet de marcher le plus longtemps possible, nageant le plus tard
Elle met la journée pour traverser, rencontre à nouveau le requin bleu qui la suit jusqu’à la plage. Les navires de l’église sont absents.
Abordant la grève, elle trouve deux marins morts, le corps bouffi par l’eau, le bas des jambes noires et les pieds broyés appâtant le requin.
Elle se souvient des deux mains noires minérales qui l’avaient attaquée, sortant du sol, lui cassant les chevilles, disparues après riposte.
Elle démonte, membre par membre, le plus abîmé et offre les morceaux au requin et va cacher l’autre à l’eau sous une grosse pierre plate.
Elle quitte la mer et prend le chemin caillouteux qui monte vers le plateau. Le soir tombe et il fait nuit quand elle a rejoint la caldeira.
Elle arrive au campement derrière la colline, trouve trois amis endormis, surprend Philippe qui monte la garde mais ne l’a pas vue approcher.
Philippe réveille les autres, rallume un petit feu de brindilles pour faire un peu de lumière. Ils échangent les évènements des deux jours.
Les quatre compagnons chevaliers sont restés tapis et cachés, observant les navires d’un coté et les mouvements dans les ruines de l’autre.
Les trois bâtiments de guerre sont partis après avoir mis en caisses, embarqués les cadavres des Gardiens et leurs hommes morts par le livre.
Ainsi que le lutrin, les six autels de basalte, les tableaux de pierre et quelques morceaux de murs écrits ou dessinés, des copies au fusain.
Ils ont pris la mer ce matin peu après le lever du jour après avoir jeté des déchets divers. La Dame évoque les marins morts trouvés le soir, le requin bleu et son souper, puis décrit l’île en ouvrant son tonnelet, montrant ses échantillons, narrant l’abondance de fruits et fleurs, le gibier que les hommes pourraient trouver à leur goût, la taille des arbres, les grottes et cet épais lichen qui partout remplace l’herbe.
Les chevaliers ont profité de la plage libre pour faire une récolte copieuse lors d’une pêche à pied. Ils ont dîné et soupé, sont revigorés.
Ils partagent les restes de leurs fruits de mer en goûtant tous aux fruits sucrés de l’autre île et tirent des plans pour le futur de chacun.