première histoire page 8

Philippe soigne les chevaux blessés, rince la bouche du destrier d’Arthur, qui n’est pas blessé, a tué l’animal.

Après avoir rassuré les chevaux, changé leur zone de pâture, ils reprennent l’escalier, le tunnel et se retrouvent dans la caverne creusée.

La lanterne, portée au centre par Bertrand, chasse l’ombre, éclaire les murs, révèle deux niches creusées de taille humaine de chaque coté. La salle est tiède et sèche et un courant d’air monte vers l’escalier. Le sol est recouvert de guano de chauve souris, en tas vers le centre. Dans chaque niche, le corps d’un homme chauve de près de sept pieds, la peau comme du vieux cuir noir tout plissé et desséché, les yeux clos. Chacun est debout, adossé au mur, ses mains sont posées sur son ventre creux, équipé d’une armure partielle en cuivre rehaussé d’électrum. Ses reins sont ceint d’une étoffe aérée jaunie par les ans. A sa ceinture, deux épées bizarres de quatre pieds en bronze décorées d’électrum droites sur deux pieds, dont un pour la poignée, puis courbe sur deux pieds. Ses traits sont paisibles et harmonieux, figés dans la mort. Les quatre corps se ressemblent étrangement et bien qu’ils soient secs comme des saucissons, sont très bien conservés. Bertrand les regarde. Arthur arrive à l’extrémité de la salle devant un couloir taillé dans la roche quand quatre paires d’yeux s’ouvrent et les corps grincent. Les yeux sont d’un bleu intense et émettent leur propre lumière, chacune des mains attrape l’épée du coté opposé et la brandit. Ils avancent.

Les corps animés s’orientent vers Arthur et avancent vers lui. Ils patinent un peu dans le guano. Arthur fait face au début du couloir. Philippe se place derrière le plus proche, assène un puissant coup en travers de l’épaule, plie l’épaulière de cuivre, rebondi sur la chair. Son adversaire se retourne et le frappe de ces deux armes, Philippe Pare de son écu et de son épée longue dans une gerbe d’éclats de bronze.

Bertrand pose sa lanterne qui jette des lueurs basses sur la scène, se place sur le chemin d’un mort avec son épieu tenu ferme à deux mains. Ce dernier, sans le voir, avance vers Arthur, s’enfile l’épieu sous le sternum, avance avec difficulté, poussant Bertrand, labourant le sol. Elle avance de trois pas, dans le dos d’un des corps, sort une dague, s’accroupit, lui tranche les tendons d’Achille à la base des mollets, Elle se relève et le pousse d’un puissant coup de pied, il tombe sur les coudes, rampe lentement vers Arthur. Frédérick tire deux flèches, dans le dos du seul qui approche vers Arthur, sans grands effets à part deux légers vacillements lors des impacts. Ses flèches propulsées par un arc de cent quatre vingt livres pénètrent peu dans cette chair très sèche et très dense, comme dans du chêne ou autre bois très dur.

Le dernier arrive vers Arthur, lui porte deux coup, le premier paré avec le bouclier, le deuxième avec son épée. Arthur accentue son coup et brise l’épée à mi longueur avant l’amorce de la partie courbe et tranchante. Sa propre épée est ébréchée par l’impact, sa main vibre encore.

Philippe prend de l’avance, frappe à nouveau sur l’épaulière gauche, la tranche et entame la chair déjà meurtrie, puis donne un grand coup de son écu dans le bras gauche de son adversaire qui lâche son épée. Ce dernier réplique du bras droit. Philippe se baisse mais est atteint à la tempe, bascule en arrière, son heaume vole vers la niche vide, mentonnière brisée. Il saigne abondamment malgré le casque et se rétablit un genou à terre.

Bertrand, les bras gourds, ralenti toujours son adversaire, la Dame lui prête main forte en tentant la même manœuvre sur les jambes du corps en mouvement, la dague rebondit sur le premier tendon très dur dans l’effort mais tranche le second, stoppant le mouvement de la créature, qui se tourne, se libérant de l’épieu, frappant deux fois celle qui l’a blessé. Elle esquive le premier coup, le deuxième entaille son bras, jusqu’à l’os, éclaboussant son adversaire d’un acide qui commence à brûler les chairs et dissoudre le cuivre. Bertrand y échappe de très peu en reculant vivement. Elle vise la jambe valide de l’adversaire d’un violent coup de pied, il perd l’équilibre, tombe face contre le sol, chuintant et grinçant. Elle comprime la blessure avec son chiffon gris qui se délite dans sa main puis le jette.

Chapitrage

page suivante